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HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
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protection nominale du Saint-Siège, auraient eu pour marque distinctive, l'un une tiare, l'autre Remus et Romulus allaités par la louve, en camaïeu.
Turin. — Nous avons vu Vittorio Demignot, petit-fils de l'ancien tapissier turinois, après avoir étudié sous les maitres flamands, s'arrêter un instant dans la ville pontificale, en 1715, et se rendre à Florence l'année suivante, pour y demeurer jusqu'à-la suppression de l'établissement ducal. Le talent distingué de Demi--gnot le désignait naturellement à la direction de la manufacture que Ie duc de Savoie établit dans sa capitale en y appelant les ouvriers florentins sans ouvrage.
Deux ateliers furent installés simultanément à Turin en 1738. L'un, de basse lice, était confié à Demignot; celui de haute lice avait pour directeur Antonio Dini. Le chevalier de Beaumont, premier peintre dela cour, et le comte Bolgaro avaient la haute surveillance des travaux destinés au palais du chef de la maison de Savoie. Le nombre des ouvriers s'élevait à quatorze, plus quatre apprentis. Chacun d'eux recevait un traitement fixe dont le montant est indiqué par les pièces comptables.
Vittorio Demignot meurt en 1743. Il a pour successeur son fils François, qui reste en fonctions plus de quarante ans. François conduisait encore l'atelier de basse lice quand il fut mis à la retraite, en 1784. Il mourut peu de temps après.
Dès 1754, la haute lice avait cessé d'être en usage à Turin. Dini, gratifié d'une pension, s'en alla chercher fortune à Venise.
Le chevalier de Beaumont meurt en 1766. Après lui, le peintre lyonnais Laurent Pècheux fut investi de la direction artistique des travaux jusqu'en 1821, date de sa mort. Il était âgé de près de cent ans.
Antonio Bruno avait été chargé, en 1784, de diriger l'atelier de basse lice, en remplacement de François Demignot. A partir de ce moment, la fabrication décline sensiblement. Lors de l'arrivée de Bruno, l'atelier se composait encore de dix ouvriers; il n'en comptait plus que quatre avec un apprenti en 1791. La révolution et l'empire ne lui permirent pas de se relever. Il parvint à traverser cette période de guerres continuelles sans disparaitre complètement; c'était beaucoup. Enfin, en 1823, le travail est repris. Le vieux Bruno, "qui compte déjà près de quarante années de services,
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